COMPTE RENDU DE L’ATELIER DE FORMATION DES JOURNALISTES EN DROITS DE L’HOMME ET JUSTICE PENALE

Du 31 janvier au 1erfévrier 2019, Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun et ses partenaires ont organisé au centre spirituel de Bonamoussadi, un Atelier de formation des journalistes sur les droits de l’homme et la justice pénale. Ceci dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Amélioration de l’Accès à la Justice Pénale. Une trentaine de journalistes venus de régions diverses ont pris part a cet atelier.

1. Objectif de l’activité
L’objectif ici était de d’outiller les journalistes sur les instruments internationaux ratifiés par le Cameroun et sur la gouvernance de la justice pénale. Il s’agissait donc d’outiller les journalistes sur les droits de l’homme, l’Etat de droit et la justice pénale. Aussi, de doter le Cameroun d’un pool de journalistes engagés dans la défense des droits de l’homme.
2. Focus sur les articulations
Le séjour a été marqué par un certain nombre de préalables suivi d’une série d’exposés clôturés d’une évaluation, des travaux en groupe et une remise de certificats et attestations. Le premier jour a débuté avec un emploi de temps assez chargé.

 Le déroulé de la première journée

La séance protocolaire
La journée a débuté avec différentes allocutions prononcée tour à tour par la directrice technique de NDH, la représentante de la CNDHL et enfin la représentante de la sous préfecture de Douala. Cette phase a été clôturée par la présentation du projet PAAJP par NDH. Les travaux ont pu être ouvert par un pré-test que chaque participant devait remplir afin d’être évalué sur ses connaissances en droits de l’homme et justice pénale.
La phase des allocutions
Après avoir dépouillé les attentes et craintes émises par les participants, la directrice a laissé le soin au modérateur en la personne du Dr. Hilaire Kamga d’introduire la première Communication du jour qui portait sur « la gouvernance de la justice pénale, les libertés fondamentales, droits de l’homme et engagements internationaux du Cameroun », dispensée par le Dr. Jean Jules FOMCHIGOU. Ce dernier est revenu sur plusieurs aspects parmi lesquels la définition et les types de libertés, un point essentiel qui constitué un pan majeur de son intervention. Au terme de son exposé on a pu noter plusieurs réactions parmi les participants qui on montré tout leur l’intérêt pour cet exposé en posant plusieurs questions à savoir, qu’est qu’un OPJ ? Quel est le risque qu’encoure un législateur en cas de vice de forme ? Ou encore, les droits de l’homme ont-ils une limite face à l’autorité suprême de l’Etat ? A toutes ces interrogations, le docteur a pu apporter quelques éclaircis et qui lui ont permis de clore son propos.
La deuxième communication portait sur« les droits de l’homme en question »dispensée par Madame Cyrille Rolande BECHON. Il était question pour elle de définir la notion même de droits de l’homme et d’en donner les caractéristiques dont l’universalité, l’indivisibilité, et l’inaliénabilité. Par la suite, l’emphase à été mise sur les notions de ratification et signatures de traités, ce qui a été un plus pour beaucoup de participants qui semblaient en ignorer la différence.
A la suite de Madame BECHON, le docteur Hilaire Kamga a pris la parole pour introduire son exposé portant sur« l’accès à la justice et la protection des droits de l’homme en contexte spécial ». Après avoir déterminé les trois conditions qui caractérisent la démocratie à savoir l’alternance, la séparation des pouvoirs, et l’Etat de droit, il a marqué un point d’arrêt sur les engagements internationaux, et est revenu sur les notions de ratification, signature, adhésion, mais aussi sur le caractère contraignant d’un texte à un Etat.
Cette présentation a été suspendue pour permettre à la représentante de la CNDHL en la personne de Madame Marie- Claire KONKOMBO de passer sa communication sous le thème « Le système international et régional de protection des droits de l’homme : les voies de recours en matière de violation des droits de l’homme ».Dans son propos, madame Konkombo a présenté de façon approfondie la commission africaine des droits de l’homme ainsi que les différentes voies de recours ouverte en matière de violation des droits de l’homme. Elle a aussi évoqué quelques cas pratiques de décisions rendues contre le Cameroun et le sort de ces décisions, qui soulèvent le problème de l’exécution des décisions rendues par les mécanismes internationaux
Tous ces exposés ont connu des échanges assez intenses en termes de questions et débats d’idées. Les organisateurs ont ensuite pris la parole, pour faire un point sur les modalités pratique de la fin de la journée et du jour d’après. Ceci a ainsi permis de clôturer la première journée de formation.

 Le déroulé de la deuxième journée
Pour le deuxième jour, la séance de travail a débuté par une révision des thématiques de la veille dirigée par la directrice qui a utilisé une technique d’expression particulière pour faciliter cette révision. Cette dernière a clôturé cette révision par la projection documentaire d’environ 10 min sur les droits de l’homme, qui venait compléter les exposés de la veille.
Par ailleurs, après avoir rappelé la finalité de l’atelier, le facilitateur a introduit la communication de Maitre Eric MOKA qui portait sur : « la protection des droits des citoyens dans le code de procédure pénale : De l’enquête préliminaire à la détention ». Cet exposé tournait autour des rappels sur les objectifs de la justice pénale qu’il a pu décliner ainsi quelques éléments du contenu de la loi pénale. Les échanges au sortir de cet exposé ont permis d’enrichir les connaissances des participants.
Après ce brillant exposé de Maitre MOKA, place a été donné au Dr. Hilaire Kamga pour achever la communication qu’il avait commencé à la veille. Après avoir fait un bref rappel de ce qu’il avait dispensé le jour d’avant, il a surtout défini la notion de torture en donnant les éléments qui la constitue. Il était aussi question pour lui d’élucider la notion d’agent de l’Etat, et dégager les formes et responsabilités d’acte de torture. Il a complété ce propos en parlant du processus à suivre en cas de violation question de savoir qui saisir et comment.
C’est la communication de Carole Yemelong, journaliste à Canal 2 international qui est venue clôturer la série d’exposés. Il était question pour madame Yemelong, de mener un échange sur le thème« le journaliste et la question des droits de l’homme : enjeu d’un travail en synergie ».De cet échange, il en ressort que, l’ignorance peut conduire à une mauvaise information d’où l’importance de la maitrise de la question des droits de l’homme par le journaliste. En revenant sur les notions de d’enquêtes et reportages, elle a précisé que, le bon journaliste est celui du terrain qui va fouiller l’information. Elle a terminé en montrant l’importance d’un travail en synergie pour les journalistes surtout concernant les sujets de droits de l’homme. Ainsi, selon madame la journaliste Carole, travailler en réseau ne ferait que rendre plus efficaces et efficients les résultats visés par l’enquête ou le reportage.
C’est après cet échange fructueux et interactif que le facilitateur a lancé un post test pour évaluer les connaissances acquises tout au long de la formation.
Les travaux de groupe
Pour traiter du contenu de l’atelier, 03 groupes de travail ont été mis sur pied et répartis de la manière suivante :
Groupe Thème Contenus Responsable
1 Stratégie pour une meilleure implication des journalistes dans la protection des droits de l’homme – Elément de plan d’action
– Stratégie pour la mise en place d’un exécutif provisoire du collectif des journalistes des DH Président : Léopold CHENDJOU

Rapporteur :
2
Enjeu d’un collectif des journalistes pour les droits de l’homme -Le collectif dans le contexte de prolifération des réseaux

– Exquise de charte du collectif
Président : Monique NAOUSSI
3 Déclaration finale des journalistes – Sur la création du collectif
-Sur le péril des journalistes en contexte d’insécurité plurielle
– Stratégie pour la mise en place d’un exécutif provisoire du collectif des journalistes des DH Président : YOUDOM Merlin

Après les travaux de groupe, les différents rapporteurs de groupe se sont succédés pour une restitution en plénière. Celle ci a permis d’apprécier la densité du travail fourni par les différents groupes et de recevoir les recommandations et propositions.

GROUPE I
ACTION TIMING
Création formelle
– Groupe whatsapp
– Recrutement
– Bureau provisoire Février 2019
Formation et recyclage
(Nouveau et ancien) Trimestrielle
DESCENTE SUR LE TERRAIN
A- Rédaction documents de descentes Mars 2019
Avril 2019
Mai 2019
B- Organisation d’une réunion avec les journalistes défenseurs des
DH Mai 2019
C- Descente Pénitencier
Gendarmerie Mai 2019
Juin 2019
Juillet 2019
Traitement des thématiques liées aux D.H
(articles presse,ect.) Permanence
Café droits de l’homme mensuel

GROUPE II : Enjeu d’un collectif des journalistes pour les droits de l’homme
Reformulation du sujet : Contribution d’une association des journalistes dans la défense des droits de l’homme
Eléments de contenus :
* « MEDIA » comment se démarquer des autres sources d’information ou « MEDIA »
• Avoir des journalistes spécialisés en matière de DH ;
• Elaboration des programmes sur des questions de DH ;
• Rencontres d’évaluation et de partages d’expérience.
Exquise de charte du collectif :
• Respect scrupuleux des droits fondamentaux dans la pratique du journalisme
• Radiation du journaliste coupable d’Abus des DH
• Engagement des membres du collectif à rendre compte des violations des DH
• Lancer des alertes en cas de suspicions des violations des droits de l’homme
• Collaboration OD partenariat entre le collectif et les organisations de défense des droits de l’homme
• Respect des principes fondamentaux de la déontologie journalistique.
GROUPE 3 : Déclaration finale des journalistes (Voir en annexe)

CONCLUSION
Au terme de l’atelier, une cérémonie solennelle de remise des certificats et attestations a été organisée suivie d une photo de famille. La Directrice Exécutive de NDH-Cameroun a par la suite pris la parole pour remercie les participants pour l’intérêt porté à cette formation tout en leur souhaitant un bon retour dans leurs zones respectives.