Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun

Projet de promotion d’un droit électoral plus adéquat à la démocratie

ELECAM en question

De nombreuses personnalités politiques, journalistes, membres d’organisations nationales et internationales se sont réunies autour du thé citoyen organisé le jeudi 19 juin 2008 à partir de 16h00 par l’ONG Nouveaux Droits de l’Homme-Cameroun au cours duquel le président de la structure, le Docteur Hilaire KAMGA a donné une conférence destinée à informer l’opinion sur les différents aspects de la structure en gestation qu’est ELECAM qu’il considère comme une construction de façade en régression par rapport au précédent ONEL. Il s’agissait pour lui de démontrer comment ELECAM constitue une menace pour l’alternance dans la paix et par les urnes au Cameroun.

Organisation d’un Thé Citoyen sur la
« Problématique du droit électoral au Cameroun » :

Accueil

Les invités, issus des milieux syndicaux, associatifs, religieux, universitaires, médiatiques et diplomatiques ont répondu nombreux à l’invitation de NDH-Cameroun. En attendant le démarrage des travaux, ils ont bénéficié de projection d’un film retraçant les différentes actions menées par l’association au cours de ces derniers mois. L’accueil a été assurée par une équipe d’hôtesses de NDH.

La conférence

La conférence a démarré par le mot de bienvenue de Madame Cyrille Rolande Béchon qui, au nom de toute l’équipe de NDH-CAMEROUN, a souhaité la bienvenue à tous les citoyens et les a remercié de leur présence à cet événement désormais devenu une tradition. Elle a ensuite présenté le programme du thé citoyen, auquel figurait une conférence sur l’inadaptabilité de la future structure ELECAM. Le principal orateur, le citoyen Hilaire KAMGA a présenté un exposé principal suivi d’un débat modéré par Benjamin FOUDA EFFA, l’ancien chef de la chaine de la RTS.

Il en ressort de cette communication que c’est le déficit démocratique largement à l’origine du désintéressement des Camerounais à la sincérité du processus électoral qui a motivé la communauté internationale et le président Paul BIYA à introduire des mutations significatives dans le processus électoral. C’est en 1986 que Paul BIYA avait accepté d’en finir avec l’opacité en adhérant au principe du multipartisme. Mais multipartisme ne signifie pas nécessairement transparence. Depuis lors, le Cameroun s’est engagé sur la voie de la recherche d’une organisation institutionnelle capable de gérer le processus électoral et d’en assurer l’intégrité. Toutefois, le dialogue entre l’opposition et le régime en place peine à être serein comme le démontre l’exemple de l’ONEL, instituée en décembre 2000, 10 années après le début de la contestation du code électoral par l’opposition. C’est en opposition à cette défaillance de l’ONEL et à son échec complet que s’est construite la légitimité d’ELECAM. Pourtant le docteur KAMGA a tenu à préciser que même les conditions de naissance de cette institution et la loi de 2006 , n’ont été qu’escroquerie et abus du peuple. En effet, il estime qu’une stratégie bien huilée a été mise en place dès l’introduction du projet de loi en décembre 2006 veillant à empêcher tout débat au fond. Ceci s’est traduit notamment par outrepassement de l’exigence de consultation de la société civile et des partis politiques. Il met également en lumière le mystère qui entoure le silence des partis politiques, pourtant les premiers bénéficiaires d’un système électoral crédible. Et même après une campagne de lobbying significative, tous les regards semblent tournés vers ces 12 membres, supposés être la clé de l’indépendance de l’organe. Or, comme le docteur l’a rigoureusement démontré dans le corps de son développement, ce mutisme quant à la réelle répartition des pouvoirs au sein d’ELECAM dénote un certain complot de la part des leaders d’opinion sur la démocratie et plus particulièrement l’alternance.

Les enjeux que représentent ELECAM, cruciaux puisque l’exercice sincère de la démocratie amènera l’alternance, ne doivent pas être pervertis par l’instauration d’une structure fantoche et malléable au gré du parti au pouvoir. Son indépendance doit absolument être assurée. C’est ainsi que dans une perspective constructive, le docteur KAMGA a décortiqué le fonctionnement de l’institution pour mettre en évidence ses insuffisances et pour enfin proposer des solutions concrètes d’amendement du projet de loi.

ELECAM présente nombres de défauts mais le citoyen Hilaire KAMGA regrette particulièrement que sous une façade d’indépendance, le conseil électoral soit la marionnette du DGE.

Le débat animé qui a fait suite à la conférence est la preuve que ELECAM est aujourd’hui un sujet politique majeur.

Débat

Au terme d’un débat fructueux, membres de l’assistance comme conférencier et modérateur ont respectivement affiné leur vision de l’institution en gestation. debatSans chercher à niveler les points de vue, le docteur a répondu aux questions et remarques de ses invités. Certains ont estimé qu’ELECAM devait être loué dans une perspective fonctionnaliste. Le seul avènement d’un tel organe est pour eux une réussite et une avancée majeure; ce à quoi a répondu le président de NDH que peut importe pour lui l’importance de la création d’une telle institution, si son fonctionnement est vicié, cela pervertie sa nature même. Trop longtemps désiré, le peuple camerounais ne se contentera pas d’une coquille vide mise sur le devant de la scène par un gouvernement qui se moque de son peuple. L’opinion n’est pas dupe.

Thé & conclusion

C’est suite à cette évocation d’un peuple pacifique mais non passif que la conférence a finalement pris fin, laissant place à l’interview du docteur Kamga mais également de ses illustres invités. Les échanges se sont ensuite poursuivis dans la cour intérieure des locaux de NDH-Cameroun où l’équipe avait préparé une délicieuse collation, accompagné de désaltérants divers. Les convives se sont séparés, repus du corps mais l’esprit aiguisé. Cette nouvelle édition du thé citoyen a été un réel succès.

NHhoster

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