Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun

Dialogue social : rencontre avec la DGE de ELECAM

La CECI discute avec la Direction générale des Elections de ELECAM
C’est au nom du Directeur Général des Elections que M. Erik ESSOUSSE, Directeur Général Adjoint, a reçu en audience, la délégation de la Commission Electorale Citoyenne Indépendante (CECI), le 05 janvier 2011, à 14h. Celle-ci était conduite par M. Pierre TITI NWEL son Coordinateur national qu’accompagnait Mme Cyrille Rolande BECHON, Directrice Exécutive de Nouveaux Droits de l’Homme-Cameroun, et Responsable du Secrétariat national de la CECI.
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Après les souhaits de bienvenue de M. le Directeur général adjoint à la délégation, M. TITI NWEL lui présente les excuses de Me Alice NKOM, avocate, et Coordinatrice nationale adjointe de la CECI, retenue à Douala par ses obligations professionnelles. La CECI, a-t-il ajouté, est un programme de Nouveaux Droits de l’Homme-Cameroun (une ONG de la société civile), mis en place pour le suivi électoral, non pas dans le but de concurrencer ou de contrecarrer l’action d’Elecam, mais pour œuvrer en vue d’aboutir à des élections libres, transparentes et impartiales. C’est pour cette raison qu’une délégation de la CECI a tenu à rencontrer le Directeur général des élections, maître d’œuvre du processus électoral, pour parler avec lui de révision et de refonte des listes électorales.
a) La révision des listes électorales
Le Coordinateur national de la CECI qui suit avec intérêt le déroulement des inscriptions sur les listes électorales depuis le mois d’août 2010, et qui a organisé une observation participante du phénomène par des agents de la CECI, lit au Directeur général adjoint l’un des rapports reçus à cet effet du terrain :
« Je me suis rendu à l’antenne communale d’Elecam de Bafoussam 1er et j’ai demandé à m’inscrire. Voici ce que j’ai observé : sur place les inscriptions se font, 1) dans un bloc notes, pour ceux qui s’étaient déjà inscrits sans recevoir de récépissé ; 2) dans un registre pour ceux qui s’inscrivent pour la première fois. Dans ce dernier cas, un récépissé déjà pré-signé du responsable d’Elecam leur est délivré sur place.
Lors d’une conversation entamée entre celle qui inscrivait et moi, il est ressorti qu’il n’y a pas une commission chargée de l’inscription sur les listes électorales ; deux personnes travaillant dans le service même de l’antenne communale sont chargée d’aller sur le terrain pour inscrire les gens. On nous dit que ces personnes passent dans les différents services de la ville et inscrivent les gens et qu’elles tiennent un registre en main.
J’ai vu sur la table de celle qui m’a inscrit, un cachet, un encrier, un bic. Sur les murs de l’antenne communale il y avait quelques affiches parmi lesquelles une décision N°o255/Elecam/DGE du 06 septembre 2010, d’Elecam, constatant la composition des commissions de révision des listes électorales dans la région de l’Ouest, mais il n’y avait que celles de la Mifi, du Ndé, et du Noun… Je vous remercie. »
Cee rapport, commente M. TITI NWEL, donne l’essentiel de ce qu’on constate partout : les commissions de révision n’existent pas, les partis politiques sont absents. Puis le Coordinateur national de la CECI ajoute un fait observé récemment à Bokito : le RDPC crée ses propres comités locaux d’inscription qui ont tendance à se substituer aux commissions installées par Elecam.
Le Directeur général adjoint réagit immédiatement à cette dernière information. D’après lui, les membres du RDPC débordent des limites du travail qui leur a été demandé par leur hiérarchie et cela crée des problèmes à Elecam plus qu’il ne l’aide. Ils sont étonnés de ce qu’Elecam refuse d’accepter leurs papiers portant des noms d’électeurs. L’inscription n’est pas une lettre à la poste, insiste l’hôte de la délégation, mais une opération personnelle et individuelle. Pour lui, les partis politiques mettent en avant le manque de moyens financiers pour expliquer leur absence dans les commissions, mais en somme, ils ne comprennent pas le bien-fondé de leur présence en ces lieux. La Direction générale des élections est en train de réfléchir à l’éventualité d’un budget pour une prise en charge de leur présence dans les commissions.
b) La refonte des listes électorales
Sur la possibilité d’initier en ce début d’année électorale la refonte des listes électorale plutôt que de continuer l’opération engagée en 2010, la réponse du Directeur général adjoint est celle-ci : une refonte est une opération très lourde et difficile à gérer pour Elecam qui vient de naître et dont les cadres n’ont pas encore une expérience certaine. Une refonte est comme le recensement de la population : impossible d’engager cette opération pour la première élection organisée par Elecam.
En guise de conclusion, le Directeur général adjoint fait savoir a ses visiteurs que la Direction générale des élections est très intéressée par les critiques et observations de la CECI. Il est apparu que les deux partis ont la volonté de s’engager dans la construction d’une démocratie authentique au Cameroun.
Yaoundé, 08 janvier 2011
Pierre TITI NWEL
Coordinateur national de la CECI

Bien2035

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