A- Contexte
La question électorale est aujourd’hui au cœur de la stabilité et de la bonne gouvernance au Cameroun. Cela est vérifiable aussi bien au niveau local qu’au niveau national. En effet, la gouvernance locale est plombée par les actions des délégués du gouvernement nommés qui gèrent les mairies en lieux et places des maires élus. Le président Biya a fait modifier la Constitution pour, selon les observateurs, se représenter en 2011 et cela a créé une vague de mouvements sociaux qui laisse clairement envisager des risques d’instabilité postélectorale. Cette situation s’est d’ailleurs renforcée avec la nomination des membres d’ELECAM qui pour la plupart sont tous issus du parti au pouvoir, le RDPC. Le niveau de débat que ces nominations ont suscité et continuent de susciter augure à suffisance du niveau de tension préélectorale ambiante. Il se dégage clairement que cet organe qui est pourtant chargé de ramener les électeurs vers les urnes en réduisant le niveau de fraude, se met en place avec un niveau de suspicion très élevé. Bref ELECAM ne rassure pas une bonne partie des citoyens qui de plus en plus refusent de participer aux élections. Il se dégage de cette analyse quatre principaux problèmes auxquels il faut trouver des soluti
– Le problème de l’observation indépendante des élections ;
– Le problème de la participation des citoyens aux élections ;
– Le problème de la légitimité des gouvernants ;
– Enfin le problème crucial, conséquence des deux autres, qui est celui de la menace sur la paix postélectorale.
Il ressort de ces problèmes que le défi principal à relever est celui de crédibiliser le processus électoral et de créer les conditions permettant de rassurer les citoyens sur le fait que leurs voix exprimées dans l’urne, seront effectivement prises en compte d’une part. D’autre part, malgré les suspicions qui pèsent sur les membres d’ELECAM, les citoyens eux-mêmes peuvent veiller à ce que la fraude électorale soit sérieusement réduite lors de la prochaine élection présidentielle.
Il est donc urgent de résoudre ce problème de désintéressement général des populations pour éviter que le processus démocratique ne connaisse un coup sérieux en termes d’entrave lors des futures consultations électorales. Il faut amener les citoyens à se préoccuper de cette question électorale et de prendre leur destin en main.
Dans sa Déclaration N°22, La Plate-forme a proposé comme solution à ce problème 2 programmes : la création par les citoyens sous sa houlette, d’un mécanisme indépendant de surveillance permanente des élections qui s’appellera la CECI (Commission Electorale Citoyenne) d’une part et d’autre part le programme «10 000 000 d’électeurs en 2011 ». Le projet « Caravane de la démocratie 2» participe donc de la recherche des solutions à ces problèmes cruciaux liés aux élections et à la mal gouvernance électorale.
Il a été démontré que la densité de la fraude électorale évolue proportionnellement à la faiblesse de la surveillance électorale. Moins les citoyens participent aux élections, moins la vigilance est organisée sur le processus électoral, plus la fraude prospère. De même plus la fraude prospère, plus les citoyens se découragent et moins ils participent aux élections. C’est donc pratiquement un cercle vicieux. La Caravane de la Démocratie va donc permettre d’une part de remobiliser les citoyens sur l’urgence de la participation électorale, et d’autre part d’assurer une observation électorale citoyenne susceptible d’amener ELECAM à ne pas manipuler les élections ceci afin de résoudre le problème de participation électorale. De même, le Projet va permettre de structurer les citoyens à travers les associations afin de créer les conditions nécessaires pour une surveillance des élections par les citoyens dans le but de faire reculer la fraude électorale. Enfin, elle va permettre de créer les conditions pour le dialogue local avec les différentes composantes de la société concernées par les questions des élections, de démocratie et de paix
B – Objectif global du programme caravane de la démocratie 2
Le projet «Caravane de la Démocratie » a pour objectif principal de créer les conditions pour une alternance au pouvoir dans la paix et par les élections au Cameroun à l’horizon 2011 grâce à l’émergence de pools structurés de citoyens engagés et décidés à contribuer au processus d’organisation d’élections libres, transparentes et à forte participation populaire, ce afin d’asseoir une bonne gouvernance électorale base d’une démocratie fiable.
