Au Cameroun, comme dans les autres pays d’Afrique au sud du Sahara, on a relevé depuis une décennie, une avancée en matière de défense de ses droits et les gouvernements ont d’ailleurs affiché leurs bonnes volontés en créant ici et là des comités chargés d’élaborer et de faciliter l’application de concepts et stratégies réalistes et pertinents susceptibles de prévenir, de gérer et ou de dénoncer les violations des droits et libertés des citoyens et pouvoir régler les conflits nés de ces violations. L’un des outils mis à contribution reste incontestablement la communication, la formation, l’éducation et la sensibilisation autour des droits de l’Homme.
C’est dans ce contexte que NDH-Cameroun, réalisant l’urgence de la situation et conscient que la violation des droits de l’Homme ne découle pas seulement d’une gestion publique ou de systèmes sociopolitiques dysfonctionnels qui nient et répriment la satisfaction des besoins ontologiques des populations, a opté pour l’instauration d’un cadre de dialogue qui devrait aider les populations à réprouver la méfiance longtemps entretenue à l’égard des institutions chargées de protéger et de défendre leurs droits et les aider non seulement à faire le lien entre les réalités quotidiennes et le droit, mais aussi à conquérir, en toute sérénité, des nouveaux espaces de droits. Le Projet «Formation des Parajuristes», consacre cette aspiration.
A. Objectifs
Le Projet «Formation des Parajuristes» envisage une transformation, non seulement de la perception qu’a les populations d’un droit qu’elles ressentent comme imposé et inaccessible, mais également de la perception de la réalité quotidienne de ces populations à partir d’une conquête de la production du droit.
B. Activités réalisées
Ce projet était constitué des trois composantes suivantes réalisées pour certaines en 2006.
Formation des formateurs de parajuristes. Cette formation s’est déroulée dans plusieurs localités. Bafoussam, Douala, Bamenda, Yaoundé et Bandjoun
Sensibilisation des populations et des responsables de communautés
Mise en place d’une vigie permanente pour les victimes de violations des droits de l’Homme ; il s’agit des Comités Provinciaux de prévention de la torture.
1. Le Guide du Parajuriste intitulé « Guide du Justiciable »
C’est un document de 112 pages qui a été imprimé en 5000 exemplaires. Quelques mois après sa sortie, cette brochure s’est présentée comme un déterminant fondamental du succès du projet. Nous avons procédé à sa traduction afin de nous doter d’une version anglaise.
Ce document a été distribué sur l’ensemble du territoire national à travers les parajuristes formés et issus des arrondissements du Cameroun.
C. Résultats obtenus
Par rapport aux objectifs du projet de manière spécifique, l’on a noté, pour les zones où les formations se sont effectivement déroulées :
une nette amélioration des connaissances initiales des bénéficiaires directs et leur maîtrise des outils méthodologiques et pédagogiques en matière de droits humains ;
l’existence de catégories de personnes au sein des différentes communautés qui s’engagent à promouvoir la création de la mise en place d’un environnement favorable au développement d’une véritable société démocratique soucieuse de la protection des droits de l’Homme ;
un réel renforcement des capacités des organisations impliquées dans le projet.
La constitution des unités permanentes de prévention de la torture dénommée « CPPT- Comité provinciaux de Prévention de la Torture)