Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun

Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun intervient auprès des prévenus de la Prison Centrale de Mfou pour une causerie éducative sur leurs droits

animateur en pleine exposéAfin de faciliter un accès à la justice pour les populations en milieu carcéral, le service de protection de NDH et le Comité Régional d’assistance judiciaire de la région du Centre se déploient sur le terrain….

Le 19 février 2016, s’est déroulée à la prison principale de Mfou, une causerie éducative avec les détenus prévenus sur leurs droits et sur l’assistance judiciaire. Organisée par Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun, l’activité venait ainsi mettre à l’épreuve les paras juristes récemment formés pour apporter leur contribution à la facilitation de l’accès à la justice pour les couches vulnérables. Aussi, l’équipe était- elle composée Nelly TSIMEGNE, Chargée de Programme et de Esther NGO BAHA, Fritz BECHEM, Sylvestre NOA, para juristes.

Après quelques réglages, entre Mr NWAGA, responsable de l’action sociale du centre pénitencier, et Nelly Tsimegne, Chef d’équipe, la causerie a effectivement commencé aux environs de 11h 05. Au total 157 prévenus ont pris part à la causerie. Dans son propos introductif, Nelly TSIMEGNE a adressé ses remerciements aux autorités pénitentiaires qui ont permis la réalisation de l’activité, et a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’enseigner les prisonniers, mais de renforcer leurs connaissances sur leurs droits, et les renseigner sur l’offre en assistance judiciaire offert par NDH Cameroun.

Afin de favoriser une bonne compréhension par l’auditoire de leur situation et des spécificités y afférentes, la phase des communications a débuté par une précision terminologique. Mr Sylvestre NOA a ainsi défini les expressions détenu, prévenu, inculpé et accusé. A partir de là, le para juriste NGO BAHA Esther a pris la relève, pour expliquer le principe de la présomption d’innocence, afin de souligner que les détenus « prévenus » étaient considérés comme innocents tant qu’ils n’avaient pas été déclarés coupables à la suite d’un procès équitable. A la suite de la précision, Madame Esther a exposé les droits de la défense, notamment le droit à un avocat, la demande de mise en liberté avec ou sans caution, l’habeas corpus, l’assistance judiciaire, etc. Elle a également mentionné la nécessité d’avoir une bonne conduite en prison afin de pouvoir bénéficier des faveurs de la part de l’administration pénitentiaire. Le troisième intervenant de la journée a été Mr Fritz BETCHEM qui a abordé la question de la protection des couches vulnérables notamment les femmes et les mineurs. Il a mentionné des droits à respecter en milieu carcéral tels que la séparation des locaux des femmes d’avec les hommes, les mesures de protection de la femme enceinte et lors de l’accouchement, etc. Le dernier point de la rencontre a été la présentation de l’accompagnement juridique et judiciaire offert par NDH Cameroun aux victimes de violations. Mlle TSIMEGNE a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas de fournir un appui financier, mais de mettre une expertise technique au service des prévenus pour faciliter le déroulement de leur procédure de jugement.

A la fin de ces exposés, quelques détenus ont pris la parole et se sont exprimés sur leurs situations et difficultés respectives. Aussi a-t-on pu relever des problèmes tels que les lenteurs judiciaires, les détentions abusives, le déficit d’avocat ou de moyens pour faire face aux frais de justice, les violences faites aux personnes vulnérables (cas des femmes) etc. De plus, les interventions des détenus ont relevé des cas de tortures, la négligence de leurs fonctions par l’administration pénitentiaire, l’absence de soins médicaux et la non prise en compte de la scolarisation des détenus mineurs.

Cette session a ainsi ouvert la voie à des consultations menées par des paras juristes à l’endroit des détenus. Ceux-ci ont été à l’écoute des détenus, les ont conseillés et orientés dans le cadre de leur démarche judiciaire. administration des formulaires aux prévenusA côté de cela, l’équipe les a également aidé à remplir les formulaires d’identification prévu dans le cadre de l’activité pour enregistrer les cas graves, devant nécessiter une assistance judiciaire. C’est sur cette note d’espoir que s’est achevé la rencontre.

Bien2035

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