- Justice pour le regretté SEIGNING TAFOPA Rodrigue Torturé à la gendarmerie et décédé à la prison de Mbouda
Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun (NDH) vient d’être informé ce 06 Février 2013 de la mort de M. SEIGNING TAFOPA Rodrigue dans la prison de Bouda. Ce dernier avait été arrêté par la gendarmerie de Mbouda, torturé pendant plusieurs jours avant d’être déféré à la prison de Mbouda.Selon l’association d’assistance des victimes, Mandela Center –Ouest qui suit cette affaire de torture depuis l’arrestation de M. SEIGNING, il aurait été arrêté et amené manu militari à la gendarmerie de Mbouda où il a été gardé à vue et torturé pendant plusieurs jours, ceci dans le but de lui extorquer des aveux.
M.SEIGNING du fait de la torture subie, a été très malade et n’a pas reçu des soins adéquats malgré les différentes interpellations de Mandela Center et de NDH. Malgré sa situation sanitaire préoccupante, M. SEIGNING est amené à comparaître devant le Tribunal de Grande Instance de Mbouda avec toutes ses lacérations et blessures sans que les Magistrats dudit tribunal ne s’en émeuvent, de même qu’ils refusent de se soumettre à la loi qui leur impose dans ces circonstances, de commettre d’office un Avocat.
Face à cette situation grave, Nouveaux Droits de L’Homme Cameroun et son partenaire Mandela center ont attiré l’attention des autorités camerounaises sur le possible décès de cette victime en demandant que des mesures soient prises pour lui assurer un accès urgent aux soins de santé adéquats. Mais hélas rien n’a été fait.
Au regard de la gravité de cette situation Nouveaux Droits de l’Homme organisation non gouvernementale de protection; de défense et de promotion des droits de l’Homme, avec statut consultatif auprès du Conseil économique des Nations Unies,
Constate avec regret et amertume la violation grave, de la Constitution du Cameroun ; du Code pénal en son article 132 ; du Code de procédures pénales en ces articles 08, 30, 37 et 417 sur les droits de la défense ; de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, articles 5 et 11 ; du Pacte relatif aux Droits Civils et Politiques -article 6 et de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants. Rappelle que le Cameroun a ratifié l’ensemble des textes internationaux qui garantissent pour l’essentiel le droit a la vie qui est considéré comme un droit fondamental,
Constate également que les actes de torture utilisés par les forces de l’ordre pour obtenir de M. SEIGNING des aveux, non seulement annulent la validité juridique de ces aveux, mais constituent des éléments d’incrimination de leurs auteurs. Demande instamment au Gouvernement du Cameroun qu’une enquête réelle soit ouverte afin que les auteurs et coauteurs de cet acte de barbarie soient identifiés, jugés et punis selon la législation nationale et internationale en vigueur,
Recommande à la famille de la victime d’engager des poursuites adéquates contre les auteurs des actes de torture subies par le défunt,
Recommande enfin au gouvernement de prendre des mesures spéciales de recyclage et de formation de certains agents de force de sécurité sur les droits de l’Homme en général et les droits à la vie et à l’intégrité physique et morale et le droit de ne pas être soumis à la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Pour NDH-Cameroun,
Cyrille Rolande BECHON