Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun

CAMEROUN RENTREE SCOLAIRE 2018 – 2019 LE SORT DES ÉLÈVES DÉPLACÉS INTERNES DE LA CRISE ANGLOPHONE

Malgré les mesures que le gouvernement estime avoir pris pour mettre un terme à  la crise anglophone, force est de constater que, celle -ci perdure. La situation des populations reste précaire, ce qui justifie les déplacements massifs et continus de population des deux régions anglophones vers d’autres régions du pays. En cette période de rentrée scolaire, ce mouvement interne de déplacement s’est davantage accru. Il suffit d’observer autour de nous pour s’en rendre compte. Du fait du climat d’insécurité qui règne dans les deux régions en crise, (attaques entre l’armée et les sécessionnistes, enlèvements, agressions des civils,…) les populations sont apeurées et celles qui en payent le lourd tribut  sont  les personnes vulnérables à l’instar des femmes et des enfants.                                                                                                                                                                                               Une femme originaire de la région du Nord-Ouest âgée de 39 ans environ, qui vit actuellement à Nsiméyon  un quartier de la ville de Yaoundé,  nous raconte en effet comment  elle a dû quitter sa maison avec ses 3 enfants pour venir à Yaoundé, afin de préserver leurs vies et leur assurer un meilleur avenir en  cette rentrée scolaire.[1] C’est également la situation de plusieurs autres familles provenant de ces régions. En effet, au jour du 03 Septembre, jour de rentrée scolaire sur l’étendue du territoire Camerounais, dans les régions anglophones, les écoles sont restées désertes. Les journées villes mortes mais surtout la peur des représailles de la part des sécessionnistes, ont empêché les parents d’envoyer leurs enfants à l’école. Il ressort du quotidien la Nouvelle Expression du 04/09/2018[2] qu’un nombre important d’élèves venant du Nord-Ouest et Sud-Ouest se sont repliés dans la région de l’Ouest plus précisément les villes de Mbouda, Dschang et Bafoussam, où les effectifs dans les établissements scolaires de ces villes, ont presque doublé.

L’arrivée massive des familles venant des régions anglophones en quête d’établissements pour scolariser leurs enfants engendre ainsi une série de problèmes tant  du côté de ces familles que du côté  des établissements scolaires sollicités. Du coté des familles, les difficultés sont de plusieurs ordres : la recherche de l’établissement approprié, le paiement des frais de scolarité et surtout  l’argent à verser  « pour négocier et acheter une place dans un établissement scolaire ». Pour la plupart des parents, cette situation n’est pas aisée à gérer car les déplacements dus à la crise ont plongé plusieurs d’entre eux dans le chômage et la pauvreté.   Les enfants quant à eux vont devoir s’adapter à un nouvel environnement, ce qui n’est souvent pas évident pour tous. Du côté des établissements scolaires, il  y’a un grand risque  d’avoir une saturation dans certaines salles de classe, ce qui empêchera surement un bon suivi des élèves.

L’éducation, un droit aussi fondamental est une garantie fiable pour le devenir de tout  jeune Camerounais.   Face à cette réalité des choses dans le Nord-ouest et Sud-ouest, NDH-Cameroun propose que le gouvernement prenne véritablement en compte cette situation des élèves déplacés internes en envisageant des voies et moyens en vue d’une  insertion facile de ces élèves dans les établissements d’accueils et surtout une prise en charge de ces deniers sur tous les plans. Quid de l’argent/dons collectés dans le cadre de l’aide  humanitaire en faveur de ces populations victimes de la Crise anglophone?

                                                                                        Fait à Yaoundé le 03 Septembre 2018.

                                                                               Sous la coordination de Madame la directrice

                                                                                  Exécutive de Nouveaux Droits de l’Homme

                                                                                            Madame Cyrille Rolande Bechon

[1] Témoignage d’une femme interrogée à Nsiméyon et  qui souhaite garder l’anonymat.

[2] Nouvelle Expression du 04/09/2018 page 6

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